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La pollution invisible des banques françaises
Quand on pense à la pollution, ce sont des images de pots d’échappement, de centrales à charbon ou d’épandage de pesticides qui viennent en tête. On oublie trop souvent que pour beaucoup d’activités humaines, il faut… de l’argent. Tant que les grandes banques françaises continueront à soutenir des projets destructeurs pour la planète, la transition écologique sera empêchée.
Argent saleLes quatre plus grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE) brassent des sommes astronomiques. Vous vous dites qu’elles pourraient investir tout cet argent dans des activités écologiques et socialement utiles ? Raté. Elles organisent plutôt l’évasion fiscale, pour le compte de particuliers, de multinationales ou pour leur propre compte. Selon Oxfam, BNP Paribas déclarait 3,2 milliards d’euros de bénéfices (!) dans les paradis fiscaux en 2015. Autant d’argent qui manque pour financer la transition écologique. Elles contribuent aussi à entretenir la spéculation boursière, au risque de ruiner des États et donc des millions de personnes, comme lors de la crise grecque en 2010. Krach climatiqueCes banques aggravent le dérèglement climatique en investissant massivement dans des projets d’exploitation de charbon, de gaz et de pétrole. Par exemple, la Société Générale continue de soutenir le projet Rio Grande LNG au Texas, un terminal d’exportation de gaz de schiste qui participerait à émettre autant que 44 centrales à charbon. Résultat : en 2018, l’empreinte carbone des banques françaises est quatre fois supérieure à celle de la France entière ! Mettons que vous ayez 5000 euros sur un compte-épargne, l’utilisation de cet argent par votre banque émettra chaque année l’équivalent de 9 allers-retours en SUV entre Lille et Marseille. L’envol des banques éthiques
Heureusement, une autre finance émerge. De plus en plus de banques (La Nef, Crédit Coopératif), ou de néobanques (Hellios), s’engagent à ne pas financer les entreprises qui aggravent le réchauffement climatique. Certaines vont plus loin encore. La Nef s’engage ainsi à ne soutenir que des entreprises à vocation écologique, sociale ou culturelle, et publie chaque année l’intégralité des projets financés. Certaines structures vous permettent d’investir directement dans des projets écologiques et sociaux, comme Énergie partagée pour développer les énergies renouvelables ou Terre de liens pour éviter la disparition de terres agricoles. La rentabilité de votre investissement sera faible mais votre argent sera vraiment utile.
Si le sujet de la finance vous intéresse mais que, comme moi, vous ne comprenez pas toujours tout, je vous conseille l’interview de l’économiste Gaël Giraud sur la chaîne Thinkerview, l’émission de France Culture “Faites sauter les banques” ou encore le livre de Julien Vidal, Redonner du pouvoir à son argent, chez Actes Sud. Les expressions comme “le verrou de Bercy” ou “la taxe sur les transactions financières (TTF)” n’auront bientôt plus aucun secret pour vous.
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