Le projet GNL Québec entraînerait la construction d’un pipeline gazier de 780 km (par la compagnie Gazoduq), d’une usine de liquéfaction du gaz (par Énergie Saguenay) et d’un terminal d’exportation par navire super-méthaniers. Ce méga-projet vise à exporter du gaz fossile non conventionnel de l’Ouest vers les marchés internationaux (Europe, Asie, etc.), en passant par l’Abitibi et le Témiscamingue, la Haute-Mauricie, le Lac-St-Jean, le Saguenay, le Fjord du Saguenay, le Saint-Laurent et les communautés de Matheson, Timmins et Kirkland Lake in Ontario. Le tracé proposé traverse un territoire occupé par les Premiers Peuples et prévoit la construction d’un gazoduc de plus de 750 km pour transporter le gaz de l’Ouest canadien jusqu’à une usine de liquéfaction du gaz à Port Saguenay. À cela s’ajoutent des infrastructures d’entreposage et un port d’exportation. Au total, ce serait au moins 300 navires-citernes super méthaniers qui emprunteraient le Fjord du Saguenay mettant à risque la population menacée des bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent, entre autres.

Le tracé du gazoduc

Source de l’image: Gazoduq

Source: Radio-Canada

L’usine de liquéfaction du gaz

Source: Énergie Saguenay

Les marchés visés

Source: Énergie Saguenay

Les impacts du projet

Émissions de gaz à effet de serre et fracturation hydraulique

Le terminal maritime prévu au bout du trajet, impliquerait plus de 320 transits annuels de super-méthaniers de gaz liquéfié (GNL), ce qui menacerait la population vulnérable de bélugas et d’autres espèces en danger.

À lui seul, ce projet génèrerait des émissions de l’ordre de 50 mégatonnes de GES/an de l’extraction jusqu’à la combustion, l’équivalent d’environ 15 millions de voitures supplémentaires par an sur nos routes.

Le gaz transporté par le pipeline proposé de 780 km serait d’origine fossile extraite par fracturation hydraulique, une technique non conventionnelle de production d’hydrocarbures qui contamine les sources d’eau potable(1), entraîne d’importantes émissions et fuites de méthane (2) et provoque même des tremblements de terre (3). Ce projet est incompatible avec nos engagements climatiques et le respect de l’Accord de Paris.

Impacts sur l’écosystème et les populations

Le projet GNL Québec menace aussi la vie sur les territoires qu’il traverserait. La survie de plus de 30 espèces de plantes et d’animaux vulnérables ou menacés serait à risque en raison du tracé et des activités gazières. Les espèces en péril qui habitent le golfe du Saint-Laurent, comme les bélugas, une espèce en voie de disparition dont la population est en déclin, seraient menacées par l’augmentation du transport maritime généré par le projet. Les navire-méthaniers passeraient dans la zone protégée du Saguenay Saint-Laurent (une aire marine protégée de catégorie II au Québec) ainsi que dans le Parc National du Fjord du Saguenay. De plus, les communautés locales et autochtones ainsi que leur économie touristique, risquent d’être affectées et de voir leur droits bafoués une foi de plus.

Le gaz naturel n’est pas une énergie de transition

Outre les émissions issues de la combustion du gaz naturel, le méthane qui est émis tout au long du processus de production, transport et distribution réchauffe davantage. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre (84 fois plus puissant que le CO2 sur 20 ans) et pourrait s’avérer presqu’aussi polluant que le charbon dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques. Autoriser ce projet entraînerait une augmentation massive de la production de gaz dans l’Ouest pendant des décennies (jusqu’à 50 ans selon le promoteur) alors que le plus récent rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU en 2018 explique bien qu’il faut réduire les émissions mondiales de CO2 de 50 % d’ici 2030 et viser zéro émission nette d’ici 2050 de manière à se donner une chance raisonnable de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

Non-acceptabilité sociale

Selon le gouvernement du Québec  « les citoyens sont principalement préoccupés par l’environnement. Les risques pour l’eau, les terres agricoles, les forêts, la faune et la flore sont fréquemment questionnés.[…] L’une des préoccupations qui ressort souvent dans les 500 avis de citoyens et d’organisation est celle des dangers d’accidents ». L’entreprise fait déjà énormément de lobbyisme (une dizaine de lobbyistes inscrits au Québec). La compagnie a aussi fait sa tournée de consultations publiques en Abitibi et au Saguenay-Lac-Saint-Jean incluant  les Premières Nations et en Ontario.

Que pouvez-vous faire ?

Nous disposons collectivement de très peu de temps pour épargner à notre planète un réchauffement catastrophique. Un nouveau projet permettant d’exporter des combustibles fossiles du Québec est la dernière chose dont nous avons besoin. Le gouvernement Legault a rejeté le projet de pipeline Énergie Est de TransCanada parce qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour ce projet. Démontrons-lui qu’il y en a pas plus pour le projet GNL Québec!

Signez la pétition pour dire NON à GNL Québec!