Après des mois de persévérance pour rencontrer les dirigeants de l’enseigne E.Leclerc et mettre le sujet des pesticides sur la table, le numéro un de la grande distribution en France, Michel-Edouard Leclerc a finalement accepté de nous recevoir. Il nous a fait part de sa volonté de s’engager vers une réduction de l’utilisation des pesticides dans la production des fruits et légumes de ses étals.

Agriculture

E.Leclerc prêt à s’engager pour la réduction des pesticides ?

Après des mois de persévérance pour rencontrer les dirigeants de l’enseigne E.Leclerc et mettre le sujet des pesticides sur la table, le numéro un de la grande distribution en France, Michel-Edouard Leclerc a finalement accepté de nous recevoir. Il nous a fait part de sa volonté de s’engager vers une réduction de l’utilisation des pesticides dans la production des fruits et légumes de ses étals.

 

Des pommes cultivées dans une ferme agroécologique.

Après un an et demi de campagne auprès des plus grandes enseignes, les lignes continuent de bouger

Lorsque nous avons lancé la Course zéro pesticide en mai 2015, les six plus grandes enseignes de la grande distribution que nous avons interrogées sur leurs pratiques partaient de loin. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles a fait un premier pas et certaines se sont engagées durablement vers le changement.

L’enseigne numéro un du secteur, E.Leclerc, a longtemps fait de la résistance (manque de transparence, ignorance face à nos interpellations…). Jusqu’à cet été, l’enseigne restait sourde à nos demandes. Mais nos différentes actions pour la faire réagir, allant du blocage de la centrale d’achats Socamil, à la mobilisation de nos militants à Landerneau, en passant par les milliers de signatures demandant à Michel-Edouard Leclerc de prendre ses responsabilités, n’auront pas été vaines.

Lors d’un rendez-vous, les dirigeants d’E.Leclerc ont finalement accepté de s’engager vers une réduction des pesticides de 50% d’ici à 2020. L’enseigne prévoit ainsi le déploiement d’un vaste audit de ses pratiques dès le premier semestre 2017, une évolution du cahier des charges de son groupement d’achat E.Leclerc ainsi que la mise en place d’un comité scientifique et de suivi. Des sites pilotes devraient également être mis en place, ainsi que la valorisation des pratiques les plus vertueuses de ses fournisseurs.

Le leader de la grande distribution devra nous faire parvenir la version finale de son plan d’action. Nous avons notamment demandé que soient incluses des mesures concernant l’élimination des molécules les plus dangereuses pour la santé et l’environnement, ainsi que des propositions pour accompagner les agriculteurs vers le changement (soutien technique, voire financier) comprenant une sécurité contractuelle pendant la période de transition.

Le lancement de ce plan d’action reste néanmoins un premier signe de bonne volonté et un signal fort envoyé à l’ensemble du secteur de la grande distribution. Mais pour que cette initiative constitue une réelle avancée, il est impératif qu’elle soit suivie d’effets. Greenpeace restera extrêmement vigilant quant à l’application effective des mesures annoncées.

Métamorphoser le système agricole actuel

Le seul modèle agricole qui garantit des pratiques agricoles saines et une alimentation de qualité, aujourd’hui et pour les générations à venir; est celui de l’agriculture écologique. Ce sont des pratiques durables qui respectent et s’appuient sur l’environnement, tout en permettant de faire face aux dérèglements climatiques. Les agriculteurs sont maîtres de leurs productions et hors du contrôle des multinationales.

Le secteur de la grande distribution influe très largement sur les pratiques de l’agriculture en France. Les plus grandes enseignes ont les moyens de faire changer les choses en accompagnant leurs fournisseurs et en impulsant une dynamique agroécologique. C’est en restant mobilisé-e-s que nous parviendrons à de tels changements.